Nous allons aborder quelques maladies fréquemment rencontrés chez le furet. La plupart de ces pathologies peuvent être observée à partir de l’âge de 2 ans, il est donc important de faire une visite vétérinaire au moins une fois par an.
Les pathologies dues à des virus
La grippe : le furet est sensible à la grippe humaine, il peut être atteint par les types A et B de ce virus de la famille des Orthomyxovirus. La contamination se fait dans les 2 sens (furet/humain, humain/furet) au contact des sécrétions respiratoires. Le furet adulte présente des écoulements au niveau des yeux et du nez, des éternuements, une toux et une fièvre fluctuante. Il peut aussi avoir de la diarrhée. Il est fatigué pendant quelques jours mais récupère généralement spontanément.
Les furetons et les adultes affaiblis peuvent être atteints plus sévèrement, aussi éviter de les manipuler si vous avez la grippe. Le traitement est essentiellement symptomatique, il faut soutenir le malade en le réhydratant et le nourrissant régulièrement. Une couverture antibiotique évitera les surinfections, on peut également utiliser des antihistaminiques et des anti-inflammatoires.
La maladie de Carré : la maladie de Carré est une maladie très contagieuse provoquée par un paramyxovirus (virus à ARN), elle est mortelle à 100% chez le furet. Les furets sont contaminés par les sécrétions d’un animal infecté ou par contact direct. Il est également possible que les objets tels que les chaussures ou les vêtements soient des moyens de transport du virus.
La maladie débute généralement par une forte fièvre (plus de 40°C) avec diminution de l’appétit et abattement. Les premiers symptômes sont souvent une conjonctivite et un jetage nasal mucopurulent. L’évolution classique est un rougissement et un épaississement de la peau du menton, des lèvres, de la région anale et inguinale (face interne des cuisses). Ces zones se couvrent ensuite de croûtes. En plus les coussinets plantaires deviennent extrêmement épais et durs. Les lésions au niveau du menton et des pattes sont des signes caractéristiques de la maladie que l’on retrouve dans aucun autre cas. La mort est généralement provoquée par de sévères infections bactériennes secondaires respiratoires et par l’endommagement du système nerveux central qui débute généralement au 12ème jour. On observe alors un torticolis, un nystagmus, des myoclonies, une incoordination motrice, des troubles du comportement avec une agressivité, une hyperexcitabilité, une hyper salivation, des tremblements et des convulsions. La mort survient soit à la fin de la phase catarrhale, soit à la fin de la phase nerveuse. La maladie dure 1 à 2 semaines.
Le diagnostic se fait grâce à des analyses réalisées en laboratoire sur le sang ou sur des sécrétions de l’animal.
Il n’existe pas de traitement spécifique. La meilleure prévention reste le vaccin.
(Voir fiche la maladie Carré chez le furet)
La maladie aléoutienne : c’est une maladie virale qui existe dans les élevages de visons depuis longtemps, elle est provoquée par un parvovirus. La maladie peut atteindre le furet et provoquer des signes très variés selon les organes affectés.
Ce virus peut muter facilement et il existe plusieurs formes. Il est transmis par les urines, la salive, le sang ou les fèces. Il est très résistant dans le milieu extérieur et un furet peut se contaminer au contact d’éléments souillés.
Le virus n’agit pas directement sur les organes mais il provoque une réaction auto-immune. En effet, la présence du virus induit la fabrication d’une grande quantité d’anticorps (surtout des gammaglobulines). Ceux-ci se combinent à des antigènes (les virus) pour former des complexes anticorps/antigènes qui se déposent dans les tissus de multiples organes tels que les reins, le foie, les voies biliaires, la moelle épinière, le tube digestif, les parois des vaisseaux sanguins et la vessie. La présence de ces complexes entraîne une réaction inflammatoire avec accumulation de globules blancs, des plasmocytes et des lymphocytes principalement. Si l’inflammation est moyenne, le furet apparaît cliniquement normal (pas de symptôme), si l’inflammation est forte, le furet montre des signes de la maladie selon l’organe ou les organes affectés.
C’est une affection chronique cachectisante (provoquant un dépérissement important). La manifestation la plus courante est une paralysie ascendante (c’est à dire qui démarre par le train arrière et remonte progressivement vers le haut du corps), elle s’accompagne d’une fonte musculaire. On observe également des tremblements, une léthargie, une pâleur liée à l’anémie, des selles sombres (présence de sang digéré), une hypertrophie du foie et de la rate. L’atteinte des cellules du sang (globules rouges, plaquettes, globules blancs) favorise la formation d’hémorragies et d’infections secondaires en fin d’évolution. Beaucoup de furets atteints meurent d’insuffisance hépatique ou rénale.
Actuellement on ne connaît pas la période d’incubation du virus, les symptômes apparaissent 1 à 2 ans après la contamination. La plupart du temps l’animal reste sain. On ne connaît pas non plus les périodes d’émission du virus.
Il existe plusieurs tests biologiques de laboratoires mais aucun n’est réellement spécifique. Le seul diagnostic de certitude est réalisé grâce à l’analyse histologique des tissus de plusieurs organes : les reins, le foie avec les voies biliaires, l’intestin, la moelle épinière et la vessie. Tout furet suspect d’ADV doit subir une série d’examens permettant d’exclure d’autres maladies plus courantes.
Il n’existe pas de traitement spécifique et pas de vaccin. Le meilleur moyen de prévention reste l’application de mesures sanitaires strictes. (Voir la fiche : la maladie aléoutienne chez le furet)
Entérite Catarrhale Epizootique (ECE) : C’est le nom de la « diarrhée verte », entérite très contagieuse. Elle est due à un coranovirus. Heureusement, la plupart des furets se rétablissent de l’ECE. Cependant, certains, en particulier les animaux âgés ou souffrants d’une autre maladie, peuvent être sévèrement affectés. L’ECE se propage rapidement et les furets exposés montrent des signes dans les 48 à 72 heures. L’ECE provoque à la fois une inflammation du tube digestif et du foie. Les enzymes hépatiques peuvent être augmentées.
Les signes de la maladie au début sont des vomissements et une diarrhée verte, profuse, mucoïde et parfois hémorragique. On constate un fort abattement, une déshydratation, et une anorexie. Pendant la phase de récupération les selles on un aspect en « grains de canari ».
Certains furets ne montrent aucun signe mais sont porteurs du virus. Les furets guéris peuvent également être porteurs. Les jeunes furets se rétablissent généralement rapidement, mais les furets plus âgés perdent souvent beaucoup de poids et continuent de maigrir même après l’arrêt des diarrhées.
Le diagnostic repose sur les signes cliniques, les commémoratifs, la biochimie et l’exclusion des autres pathologies digestives.
Le traitement dépend de la gravité des signes, il comprend des pansements intestinaux, des anti-acides, des anti-diarrhéiques, des antibiotiques, des réhydratants injectables et un régime hyper digestible administré à la seringue si nécessaire. Il faut noter que les antibiotiques n’agissent pas sur le virus mais évitent les surinfections bactériennes secondaires.
Ce même virus, ou une forme mutante de celui-ci est également à l’origine d’une autre maladie plus généralisée caractérisée par une lymphadénite pyogranulomateuse multifocale chronique. On parle du coronavirus systémique du furet (FSCV), récemment mis en évidence, il est responsable d’une affection multisystémique se caractérisant par la présence de lésions nodulaires pyogranulomateuses sur les séreuses et au sein de nombreux organes internes (foie, rate, reins, poumons, …) ainsi que d’une hypertrophie des nœuds lymphatiques mésentériques. Cette maladie présente une similitude importante au plan étiologique et lésionnel avec la péritonite infectieuse féline (PIF) et, comme cette dernière, est considérée comme généralement fatale pour l’animal.
La rage : le furet est sensible au virus rabique, c’est un Lyssavirus de la famille des Rhabdovirus. Cependant cette sensibilité semble inférieure à celle des autres carnivores domestiques, ce qui expliquerait le nombre réduit de cas observés notamment aux US. Les modalités de contamination du furet sont mal connues mais l’inoculation expérimentale n’entraîne pas d’excrétion du virus dans la salive. Le furet serait donc un « cul-de–sac épidémiologique » en matière de rage. Les signes cliniques de rage chez le furet sont discrets : léthargie, inquiétude et parfois paralysie postérieure, la mort intervient après 5 à 7 jours. La vaccination contre la rage est obligatoire au même titre que les autres carnivores domestiques si la loi l’exige et dans les mêmes circonstances que les autres.
Les maladies du tractus digestif
Corps étranger dans le tube digestif
C’est la cause la plus fréquente de maladie digestive chez le furet de moins de 1 an. Les furets adorent manger certaines matières comme le caoutchouc, le latex, la mousse, la gomme. Les morceaux peuvent alors rester dans le tube digestif (TD) pendant plusieurs semaines ou mois au niveau de l’estomac.
Les signes de la présence d’un corps étranger (CE) dans l’estomac sont parfois fugaces et peuvent alterner entre chute d’appétit, amaigrissement, vomissements occasionnels, selles modifiées, grincements de dents, léthargie et parfois comportement agressif. Cette agressivité étant en rapport avec la douleur abdominale. On observe souvent des signes de nausée : hyper salivation, mouvement des pattes antérieures vers la bouche.
Si le CE passe dans les intestins qu’il s’y coince, les signes vont devenir plus graves et le cas devient une vraie urgence.
Les signes d’une occlusion totale sont alors un abattement soudain, des vomissements incontrôlables, une absence de selles, une déshydratation sévère, des muqueuses violacées, un abdomen gonflé et douloureux, un état de choc, puis coma et mort.
Le diagnostic de CE se fait généralement grâce à l’examen clinique du furet et grâce à une radio. On peut distinguer le CE si celui-ci est radio opaque ou des signes indirects d’occlusion avec notamment la présence de gaz. Un transit baryté et une échographie peuvent également être nécessaires.
Le traitement est chirurgical et consiste à retirer le CE du tractus digestif.
Maladies infectieuses
Virales
Rotavirus : c’est une maladie virale qui peut se répandre rapidement dans un groupe de jeunes furets âgés de 6 à 8 semaines. Les signes sont modérés. Il s’agit d’une diarrhée légère, jaunâtre, mucoïde qui dure 2 ou 3 jours. Le diagnostic se fait grâce aux symptômes et par isolation du virus dans les selles. Le traitement est rarement nécessaire car les symptômes s’arrêtent rapidement et spontanément. Si nécessaire on peut donner des réhydratants et des pansements intestinaux.
Entérite Catarrhale Epizootique (ECE) : C’est le nom de la « diarrhée verte », entérite très contagieuse. Elle est due à un coranovirus (Voir les pathologies dues à un virus).
La grippe : les furets sont sensibles à la grippe humaine et développent essentiellement des signes au niveau des voies respiratoires supérieures. Parfois on observe également une diarrhée. Le traitement comprend des antihistaminiques pour les symptômes respiratoires et des anti-diarrhéiques. La plupart des furets récupèrent spontanément en 1 ou 2 semaines.
Bactériennes
Helicobacter mustelae (en lien avec les ulcères gastriques) : c’est une bactérie que l’on trouve de manière normale dans l’estomac de nombreux furets sans qu’elle provoque de maladie. On ne sait pas pourquoi certains facteurs rendent cette bactérie pathogène. C’est le cas lors de trop forte concentration d’animaux, distribution d’une nourriture mal adaptée, mauvaises conditions de détention conduisant au stress. Hélicobacter peut alors provoquer une simple irritation de l’estomac jusqu’à de multiples ulcères de la paroi. Le furet peut présenter les signes suivants : hypertrophie du nœud lymphatique proche de l’estomac, vomissements, chute d’appétit, amaigrissement et selles noirâtres. Des grincements de dents et une hyper salivation traduisent un état nauséeux.
Le diagnostic repose sur plusieurs éléments : les symptômes, une numération formule (comptage des cellules du sang), la réponse au traitement et une biopsie de l’estomac. (Le germe se trouve uniquement dans l’estomac et le duodénum, jamais dans l’intestin).
Le traitement consiste en l’association de plusieurs antibiotiques et l’utilisation d’anti-acides. On peut avoir recours à des corticoïdes lors d’inflammation sévère. Ce traitement ne débarrasse jamais complètement le furet de la bactérie mais permet de contrôler les signes et d’apporter un certain confort.
Campylobacter jejuni (en lien avec l’entérocolite proliférative) : c’est une maladie qui atteint les jeunes furets jusqu’à leur 18 mois. Cette bactérie (du genre Desulfovibrio) est responsable d’une entérite proliférative se manifestant par une diarrhée et une entérocolite. La maladie affecte surtout le colon mais peut s’étendre à l’intestin grêle.
Les symptômes sont une diarrhée chronique avec traces de sang et mucus verdâtre, un amaigrissement important, une chute d’appétit, un épaississement du côlon (palpable), des défécations douloureuses, une région périnéale souillée de matières fécales et un prolapsus rectal.
Le diagnostic s’effectue grâce à une biopsie du colon permettant d’identifier, après coloration spécifique, des organismes intracellulaires en forme de virgules dans la portion apicale des cellules épithéliales.
Le traitement consiste en l’administration d’un antibiotique pendant 2 à 3 semaines.
Salmonellose : c’est une maladie qui concerne les animaux nourris avec des aliments frais et crus. Les signes sont une gastro-entérite aiguë avec fièvre, vomissements, diarrhées sanguinolentes et une déshydratation importante.
Le traitement comprend une réhydratation et des antibiotiques.
Mycobacterium avium : c’est une affection rare mais qui chez le furet siège essentiellement au niveau du tractus gastro-intestinal et des ganglions lymphatiques mésentériques, elle est très similaire à celle décrite plus haut dans les pathologies dues à des virus (coronavirus systémique du furet ou PIF du furet). Seuls des examens de laboratoire permettent de distinguer la cause exacte (le virus sur les lésions ganglionnaires et/ou la bactérie dans les selles). C’est une infection intracellulaire.
Pour des raisons sanitaires les furets atteints de cette pathologie ne doivent pas être soignés en théorie.
Maladies parasitaires
Les maladies parasitaires sont rares, cependant des problèmes parasitaires peuvent survenir lorsque le furet a accès à de la nourriture ou de l’eau contaminées, ou aux selles d’animaux parasités. Les deux parasites les plus communs sont les coccidies et les giardias qui sont des protozoaires, organismes unicellulaires. Les signes sont généralement des diarrhées et un amaigrissement. Le diagnostic se fait par un examen microscopique direct de selles fraîches ou après colorations de celles-ci.
Le traitement consiste en l’utilisation d’anti-parasitaires pendant un minimum de 2 semaines associée à une désinfestation du milieu.
Les furets peuvent être infestés par d’autres parasites tels que ténia (Dipylidium caninum), les ascaris (Toxacara cati, Toxascaris leonina), les strongles (Ancylostoma sp).
Ceux ci peuvent provenir des autres animaux domestiques de la maison. Il faut les vermifuger régulièrement : 2 à 4 fois par an selon leur mode de vie (autres animaux domestiques dans la maison, sorties, garderie…)
Cancers
Lymphome : c’est un cancer commun chez le furet qui peut provoquer des maladies digestives. Il concerne les tissus lymphatiques et peut affecter plusieurs parties de l’organisme. Le tractus digestif est riche en tissu lymphatique et peut être la cible d’un lymphome chez les furets de tout âge. Les signes sont variables et incluent une léthargie, un prolapsus rectal, une diarrhée chronique et un amaigrissement.
Le diagnostic est basé sur les symptômes, un bilan sanguin complet où l’on remarque un taux élevé de lymphocytes, et une biopsie intestinale.
Le traitement est une chimiothérapie qui malheureusement est peu efficace sur la forme intestinale. Les corticoïdes permettent souvent une rémission mais pas une guérison.
Adénocarcinome : il peut affecter toute zone glandulaire de l’organisme. On peut le trouver au niveau du pylore (sortie de l’estomac) ou au niveau des glandes anales. La forme pylorique comprime cette zone et restreint le passage des aliments. Les symptômes ressemblent à ceux d’un corps étranger dans l’estomac. Le diagnostic est basé sur une laparotomie exploratrice et un prélèvement au niveau du tissu affecté. Ce cancer répond très peu à une chimiothérapie. L’adénocarcinome de la glande anale est observé lorsque toute la glande est présente ou sur une portion de glande restée en place après l’ablation. Cela entraîne un large gonflement près de l’anus qui peut comprimer le passage des selles à travers le rectum.
Le traitement est chirurgical.
En plus de ces cancers, on peut malheureusement observer des tumeurs au niveau de l’estomac ou du foie qui sont soit des tumeurs primaires soit des métastases d’autres cancers.
Autres pathologies gastro-intestinales
Gastro-entérite éosinophilique : c’est une maladie digestive du furet qui provoque une inflammation intestinale sévère probablement en réponse à un facteur allergène. L’organisme envoie des éosinophiles, un type de cellule sanguine spécifique des réactions allergiques, au niveau de l’intestin. Localement les éosinophiles relâchent de l’histamine qui est une substance très irritante. Il en résulte une irritation de l’intestin à l’origine d’une diarrhée sévère et d’une impossibilité d’absorber les nutriments. Le furet commence à perdre du poids et a des selles modifiées. Certains furets sont si sévèrement affectés qu’ils développent également des gonflements au niveau des oreilles et des pieds aussi que des ulcérations de la peau.
Les symptômes sont ceux d’une maladie digestive chronique : vomissements, diarrhée, anorexie, léthargie, amaigrissement, selles molles.
Le diagnostic repose sur un examen du sang où l’on remarque la présence anormale d’un nombre élevé d’éosinophiles ou sur une biopsie des intestins et des nœuds lymphatiques avoisinants.
Le traitement consiste à administrer des corticoïdes afin de réduire la réaction inflammatoire et la décharge d’histamine. Cela permet en effet de diminuer les symptômes mais nécessite une administration pendant toute la vie du furet. On a remarqué qu’un changement alimentaire permet souvent de réduire les signes permettant de penser que la gastro-entérite éosinophilique pourrait être due à une allergie alimentaire. Il faut donc passer à une alimentation hypoallergénique. Cependant on remarque également sans pouvoir l’expliquer qu’un antiparasitaire injectable a également un effet sur les symptômes, il pourrait donc s’agir aussi d’une réaction immunitaire aux parasites intestinaux.
Les toxines : le furet est un animal extrêmement curieux qui va explorer toutes sortes d’endroits et de choses, y compris les sacs et les poches des vêtements. Il peut alors consommer des produits tels que de l’aspirine, de la mort aux rats, des plantes toxiques, des médicaments et bien d’autres choses. Les symptômes vont alors d’une simple diarrhée et/ou des vomissements à un état de choc et un coma. Le diagnostic repose alors sur les commémoratifs, sur les tests sanguins et sur la réponse au traitement administré.
Pathologies des dents : les furets ont généralement peu de problèmes dentaires à part le dépôt de tartre, la maladie parodontale qui en résulte et d’éventuelles fractures dentaires accidentelles. Parfois, le furet peut développer un abcès dentaire ou un cancer des gencives.
Les furets qui ont des problèmes dentaires peuvent montrer des signes de douleur et refusent une nourriture solide ou ils font tomber la nourriture de leur bouche lorsqu’ils essaient de manger. Ils peuvent avoir un strabisme ou les yeux larmoyants. Les gencives peuvent être rouges et gonflées et peuvent être à l’origine d’une mauvaise haleine.
Le diagnostic d’une maladie dentale se fait par examen de la cavité buccale et par la réalisation d’une radio.
Le traitement varie selon le problème, il peut nécessiter un détartrage, une chirurgie et/ou un traitement médical.
Prolapsus rectal : le tissu rectal sort par l’anus. C’est souvent une pathologie de jeune furet surtout suite à une ablation des glandes anales. Les nerfs ou les muscles autour de l’anus ont été perturbés au cours de la chirurgie. Cela provoque un relâchement du muscle sphincter anal qui permet alors au tissu rectal de sortir. Les autres causes du prolapsus rectal sont celles qui conduisent le furet à forcer lorsqu’il fait ses selles au point de pousser son rectum vers l’extérieur : le lymphôme, la colite proliférative, le parasitisme sévère, l’intussusception intestinale et le corps étranger intestinal.
Le méga œsophage : c’est une pathologie rare des jeunes furets lorsque l’œsophage est dilaté et flasque par manque de muscles. Les symptômes sont des régurgitations d’aliments non digérés, un amaigrissement et parfois des fausses routes provoquant des signes respiratoires.
Le diagnostic consiste à faire ingurgiter de la baryte et effectuer une radio afin de révéler l’élargissement de l’œsophage. Le traitement est hygiénique on distribue des petits repas fréquents afin de faciliter le passage le long de l’œsophage endommagé.
Autres maladies systémiques : une pathologie du foie ou des reins peut provoquer des signes cliniques pouvant évoquer un problème digestif. Diarrhée, vomissements, ulcères dans la bouche, amaigrissement, léthargie et perte d’appétit sont des signes de maladies rénales ou hépatiques. Le moyen de différencier une maladie rénale ou hépatique primaire d’une maladie digestive primaire repose sur la réalisation d’examens tels que les analyses biochimiques, la numération formule, l’analyse d’urine, la radiologie ou d’échographie.
Le traitement dépend du diagnostic.
Maladies respiratoires
Les maladies infectieuses respiratoires les plus importantes chez le furet sont la grippe et la maladie de Carré (voir 1ère partie, les maladies provoquées par des virus)
Rhino-trachéite : le furet explore son environnement en reniflant très fort le moindre recoin. Ainsi il aspire souvent des poussières et il n’est pas rare que cela provoque une toux et des éternuements. Cependant si ces signes s’accentuent et persistent, alors que l’état général du furet est bon, il faut soupçonner une origine allergique.
On conseille alors d’éviter toutes les sources de poussière ou de substances volatiles irritantes. Notamment les litières pour chat trop poussiéreuses, les copeaux, le foin, la paille, il faut également éviter d’utiliser des nettoyants ou désodorisants trop parfumés. Attention aussi à l’emplacement de la cage qui ne doit pas être au courant d’air.
Certains furets sont tousseurs chroniques suite à un épisode de toux aiguë. Lors de cette crise les lésions occasionnées au niveau du pharynx, de la trachée et des bronches vont persister (ce sont des cicatrices fibreuses), les voies respiratoires supérieures sont alors moins souples et plus fragiles et la toux est re-déclenchée facilement par tous les paramètres évoqués précédemment.
Le traitement doit être renouvelé lorsque les symptômes s’accentuent. Il consiste en l’administration d’un antibiotique, d’un anti-histamine et parfois même d’un corticoïde.
Infections bactériennes respiratoires : elles sont primaires (infection due d’emblée à une bactérie) ou secondaires à une fausse déglutition (prise de médicaments ou méga œsophage).
Les symptômes sont une dyspnée (difficultés respiratoires), un abattement, un jetage (nez qui coule), de la fièvre et des bruits anormaux à l’auscultation pulmonaire.
Une radio révèle l’atteinte du parenchyme pulmonaire.
Le traitement consiste en l’administration d’un antibiotique à spectre large, ainsi que des médicaments de soutien (contre la fièvre, l’inflammation). Une alimentation à la seringue est souvent nécessaire et réclame beaucoup de patience étant donné que la gêne respiratoire empêche la prise de l’aliment.
Cancers : certains cancers vont conduire à une phase de gêne respiratoire ou à une atteinte directe des poumons (métastases d’un cancer primaire en phase finale). Le lymphome localisé dans le médiastin va entraîner la production d’un liquide dans la plèvre (enveloppe entourant les poumons) et une gêne respiratoire.
Maladie du système urinaire
Cystites (infections urinaires) : les infections de la vessie sont possibles pour les deux sexes. Les germes le plus souvent en cause sont : Echerichia Coli, Staphylococcus sp, Protéus sp. Les symptômes se manifestent par des envies fréquentes et douloureuses d’uriner. Les urines peuvent être légèrement rosées à carrément opaques et épaisses obstruant l’urètre surtout chez le mâle. L’infection peut remonter jusqu’aux reins et provoquer une pyélonéphrite grave.
Il faut traiter avec des antibiotiques, des antispasmodiques et des anti-inflammatoires. Le passage d’une sonde dans le conduit urinaire est parfois nécessaire chez le mâle afin d’évacuer les débris qui obstruent. La distribution de « bouillie » de croquettes très liquide incite à la consommation d’eau et favorise le « rinçage » de la vessie.
Urolithiases ou calculs urinaires : cette affection est observée chez la femelle et chez le mâle. On constate la présence de calculs ou de sable dans la vessie ou dans les reins. Ces sécrétions solides sont facilement détectables à l’aide d’une radio ou d’une échographie. Il semblerait que l’origine de la formation de cristaux soit alimentaire et en particulier les aliments pour chat de mauvaise qualité. En effet, la digestion des protéines d’origine végétale conduit à un pH urinaire basique et ce milieu favorise la précipitation des minéraux naturellement présents dans l’urine qui forment alors des cristaux. Ce sont généralement des cristaux de phosphates ammoniacaux magnésiens mais des cristaux de cystine ont également été trouvés.
Les symptômes sont : une hématurie (présence de sang dans les urines), dysurie (difficulté à uriner) et strangurie (impossibilité d’uriner).
Le traitement consiste à administrer des antibiotiques, des antispasmodiques et des anti-inflammatoires. Il faut corriger rapidement le régime alimentaire afin de retrouver un pH urinaire acide. L’utilisation d’acidifiants urinaires ne semble pas utile.
En cas de blocage urinaire, il faut tenter de passer une sonde dans l’urètre ce qui est souvent difficile. La cystotomie (ouverture de la vessie) est souvent nécessaire pour lever le blocage rapidement et évacuer les calculs.
Kystes rénaux : ils sont communs chez le furet à partir de l’âge de 3 ans. Ce sont des kystes liquidiens présents dans le cortex du ou des reins. Leur présence est généralement sans conséquence clinique. Le rein atteint est souvent gros et bosselé.
On réalise alors une surveillance des kystes car leur volume peut devenir gênant et ils écrasent le tissu rénal sain. Il faut parfois réaliser une ablation du rein. Cependant dans la majorité des cas c’est une affection non évolutive.
Insuffisance rénale : On l’observe chez les furets âgés qui consomment trop de protéines (plus de 34% de la ration quotidienne). La lésion rénale observée est généralement une néphrite interstitielle chronique.
Les symptômes sont une chute d’appétit, un amaigrissement, une déshydratation, une polyuropolydipsie (augmentation de la soif et de l’émission d’urine), des ulcères buccaux, une haleine avec une odeur d’ammoniac.
Une analyse biochimique montre un taux d’urée trop élevé (supérieur à 0.10-0.45 g/l).
Le traitement consiste surtout à diminuer l’apport de protéines. Les médicaments vasodilatateurs périphériques sont utiles (type inhibiteur de l’enzyme de converion).
Maladies du système reproducteur
Aplasie médullaire de la femelle : cette maladie a lieu lorsqu’une femelle non stérilisée reste en chaleurs et n’est pas saillie. Les chaleurs persistent pendant plusieurs mois puisque l’ovulation est déclenchée par la saillie et le taux d’œstrogènes dans son organisme augmente. Les oestrogènes peuvent alors bloquer la production de cellules sanguines au niveau de la moelle osseuse. Ceci entraîne une anémie sévère et la mort à plus ou moins long terme. La mort pouvant survenir après un mois de chaleurs seulement.
Les symptômes sont une alopécie (absence de poils) symétrique bilatérale et un gonflement de la vulve. Puis la maladie évolue et d’autres signes apparaissent tels que une chute d’appétit, une léthargie, une faiblesse du train arrière, une pâleur des muqueuses et l’apparition de pétéchies (petites taches hémorragiques).
Le traitement consiste à interrompre les chaleurs et à soutenir l’organisme jusqu’à ce que la moelle osseuse soit à nouveau fonctionnelle. La stérilisation est possible selon le bilan général de santé réalisé.
La prévention consiste à faire reproduire la femelle ou la stériliser de manière préventive à partir de l’âge de 6 mois.
(Voir la fiche « aplasie médullaire »)
Mastite : il s’agit d’infections de la mamelle assez impressionnantes. Elles affectent les femelles dans leurs premières semaines de lactation. Escherichia Coli Hémolytique est la bactérie la plus couramment isolée dans ce cas. Elle entraîne un syndrome gangreneux au niveau des mamelles. Si un traitement n’est pas rapidement mis en place la furette risque la septicémie et/ou une endotoxémie (intoxication par des toxines libérées par le foyer gangreneux). Les mamelles concernées sont gonflées, noires, dures et non douloureuses.
Une autre forme est due à Staphylococcus auréus. Dans ce cas les mamelles sont chaudes, douloureuses, rouges, un liquide purulent est produit.
Le traitement consiste à calmer la douleur, mettre sous antibiotiques, soutenir la furette (réhydrater, nourrir) et il faut parfois intervenir chirurgicalement.
Il est alors préférable d’arrêter l’allaitement. Selon l’âge des furetons on peut les sevrer ou pas. A partir de 2 semaines d’âge une alimentation à l’aide de Fortol à la seringue toutes les 2 ou 3 heures donne de bons résultats. Pour des furetons plus jeunes malheureusement aucun substitut alimentaire ne convient et il est préférable de trouver d’urgence une mère de substitution (celle-ci devant être au même stade de lactation que la mère).
Infectionde l’utérus ou pyomètre : cette affection peut être une conséquence de l’aplasie médullaire décrite précédemment (suite à la diminution des globules blancs et à l’imprégnation du tissu utérin par les oestrogènes) ou un accident autour de la saillie ou de la mise bas.
La furette est alors fatiguée et mange moins, elle présente parfois des écoulements vulvaires.
Le diagnostic se fait grâce à une radiographie ou une échographie. L’ovariohystérectomie est généralement nécessaire, le traitement médical a peu de chance d’aboutir sur un stade avancé.
Hypertrophie de la prostate : ce gonflement de la prostate est généralement du à une métaplasie squameuse du tissu prostatique, puis on observe des complications avec des abcès et des kystes secondaires. Cette pathologie est liée à un excès d’hormones sexuelles, elle survient donc soit chez des mâles entiers, soit sur des furets stérilisés mais souffrant d’une affection des glandes surrénales.
Les symptômes sont des difficultés à uriner et peuvent évoluer vers un blocage urinaire complet.
Le diagnostic est réalisé grâce aux symptômes et une radiographie et/ou une échographie.
Le traitement consiste à rétablir d’urgence la vidange vésicale. Si cela n’est pas possible par voies naturelles, il faut réaliser une cystocentèse (ponction de la vessie à travers la paroi abdominale avec une aiguille permettant de retirer l’urine). Le traitement médical est dirigé sur le problème urinaire avec la mise en place d’antibiotiques, d’antispasmodiques et d’anti-inflammatoires. Il faut également faire dégonfler la prostate grâce à des injections anti-hormones mâles ou grâce à la castration chez les mâles entiers. Pour les furets souffrant d’une pathologie des glandes surrénales le traitement de cette affection doit également être mis en place (Voir « pathologie des glandes surrénales »). Les abcès prostatiques peuvent également nécessiter une solution chirurgicale.
Maladies cardiaques
Cardiopathies : les furets de plus de 2 ans peuvent développer une maladie cardiaque. La plus commune est la cardiomyopathie. On ne sait pas pourquoi le furet développe cette pathologie. Cependant, il pourrait s’agir d’un problème génétique. On distingue trois types d’affections cardiaques : la cardiomyopathie dilatée (les cavités cardiaques sont dilatées) qui est la plus fréquente, la cardiomyopathie hypertrophique (les parois musculaires du cœur sont hypertrophiées) et la valvulopathie (les valves cardiaques sont épaissies).
Les signes de la maladie sont une faiblesse, surtout après un effort, et une perte complète d’énergie. Généralement, le furet ne tousse pas, mais a une respiration rapide.
Selon le type de cardiomyopathie et le stade de l’affection cardiaque qui en résulte on peut traiter avec une combinaison variable de médicaments cardiaques.
Le diagnostic du type de pathologie est réalisé grâce à une échographie et parfois un électrocardiogramme. Le pronostic dépend du type de maladie et de sa gravité.
Les sujets âgés souffrent parfois d’insuffisance cardiaque liée au vieillissement de l’organe. Les symptômes sont essentiellement des bruits respiratoires de type humide, des essoufflements, une fatigue à l’effort. Un traitement à base de vasodilatateurs périphériques donne de bons résultats.
La dirofilariose : c’est une maladie parasitaire qui sévit dans les zones méditerranéennes surtout. Le furet, comme le chien et le chat, peut être infecté par la dirofilaria. Les moustiques transmettent la larve de ce parasite lorsqu’ils piquent un hôte. Les vers adultes vivent dans le cœur de l’animal. Chez le furet le cœur est si petit que la présence d’un seul ou deux vers peut être fatale.
Les signes sont un abattement, une toux, une dyspnée (difficultés respiratoires), de l’ascite (eau dans les cavités de l’organisme).
Le diagnostic se fait en tenant compte des symptômes et en réalisant une radiographie et une échographie.
Si vous habitez dans une zone infestée, en particulier si vos animaux vivent dehors ou s’il y a beaucoup de moustiques, il faut les faire examiner tous les ans par votre vétérinaire et utiliser les médicaments préventifs contre cette maladie. On utilise chez le furet les mêmes médicaments que pour le chien et le chat, aux mêmes doses.
Maladies du système nerveux
Les maladies infectieuses provoquant une atteinte neurologique les plus fréquentes sont la maladie de Carré et la rage. (Voir le chapitre les maladies dues à des virus).
Maladies provoquant une faiblesse du train postérieur
La faiblesse du train postérieur n’est pas une maladie en elle même, c’est un symptôme, le signe d’une maladie. Il existe des degrés variables de faiblesse, de modéré avec une démarche instable passagère, à une complète perte de fonctionnement des pattes arrières. Nous allons aborder ce sujet en tentant de faire le tour des maladies et lésions qui peuvent permettre l’expression de ce symptôme. Nous constatons alors que les causes ne sont pas seulement neurologiques mais souvent métaboliques.
Le furet a tendance à exprimer une faiblesse au niveau du train arrière. Ceci est en relation avec son anatomie (son corps long et ses pattes courtes). Lorsqu’il est malade, son énergie et son flux sanguin sont maintenus au niveau des membres antérieurs plus facilement qu’au niveau de son train arrière. C’est à l’avant de l’organisme que se logent les organes vitaux tels que le cœur, le foie, les poumons et le cerveau. De plus maintenir son dos courbé lors de la marche réclame beaucoup d’énergie.
Deux points sont importants pour déterminer si une faiblesse du train arrière est d’origine neurologique ou non, le recueil des commémoratifs (comment les symptômes sont apparus, où, pourquoi…) et l’examen neurologique qui comprend quelques tests. Malheureusement chez les sujets extrêmement affaiblis la réponse aux tests est parfois très difficile.
Maladies neurologiques
Maladies de la moelle épinière. La colonne vertébrale contient la moelle épinière qui est un tube composé d’un ensemble de nerfs qui relie le cerveau au reste du corps. Toute maladie qui perturbe le flux électrique qui circule le long de la moelle épinière peut provoquer une faiblesse des membres de degré variable. Ces maladies sont la hernie discale (protubérance d’un disque intervertébral en direction de la moelle épinière) qui comprime la moelle épinière, un cancer d’une vertèbre, des malformations congénitales de la moelle ou un traumatisme de la colonne vertébrale. Le déficit peut aller d’une simple faiblesse à une paralysie complète et concerner un ou les deux côtés du corps. Ce type de lésion donne des symptômes constants et non transitoires comme dans le cas d’un insulinome ou d’une pathologie vasculaire. On peut parfois mettre en évidence une douleur au niveau du traumatisme vertébral.
Le diagnostic d’une affection de la moelle épinière se fait à partir de l’examen neurologique, des radiographies ou une myélographie (injection d’un produit de contraste dans le canal rachidien afin de révéler une interruption de celui ci sur une radio).
Maladies cérébrales. Le cerveau est un organe complexe qui coordonne les fonctions neurologiques de l’organisme. Les signes d’une affection neurologique varient beaucoup en fonction de la zone cérébrale atteinte. Ces pathologies incluent des malformations congénitales, un traumatisme, un cancer, des accidents cardiovasculaires (attaques cérébrales), des infections ou des parasites. Elles induisent généralement d’autres symptômes en plus de la parésie du train postérieur tels que des pertes d’équilibre, la tête penchée, une cécité (perte de la vue), un changement de comportement, des tremblements, ou un coma. La parésie du train postérieur est un symptôme quasiment constant lors d’atteinte cérébrale.
Le diagnostic repose sur l’examen neurologique et sur la possibilité de réaliser des examens sophistiqués que sont le scanner ou l’IRM.
Fractures des membres postérieurs ou du bassin. C’est une pathologie des os généralement causée par un traumatisme, mais elle peut aussi affecter les nerfs qui sont proches de la fracture. Un cancer des os ou des déficiences nutritionnelles peuvent également occasionner des faiblesses à l’origine de fractures. Une contusion ou une déchirure d’un muscle ou d’un ligament au niveau des pattes arrières peut être à l’origine d’un dysfonctionnement. Dans ce cas il y a toujours une douleur plus ou moins importante dans la zone concernée, ainsi d’une déformation ou un gonflement.
Le diagnostic est radiologique.
Maladies non neurologiques
Insulinome. Ce cancer des cellules bêta du pancréas provoque de manière intermittente une chute du taux de glucose dans le sang à cause d’une sécrétion anormalement élevée d’insuline. La baisse de glucose prive le cerveau et les muscles de la source d’énergie indispensable à leur fonctionnement. Cela se traduit par une faiblesse musculaire et une diminution d’activité. L’organisme essaie de répondre à cette déficience et produit plus de glucose au niveau du foie. Les symptômes disparaissent spontanément (sans traitement) au début de la maladie. Lorsque la maladie s’aggrave il est alors plus difficile pour le furet de sortir de la crise d’hypoglycémie et il peut tomber dans le coma. On constate donc que la faiblesse des postérieurs lors d’un insulinome est non constante et varie en intensité. Les symptômes se remarquent plus souvent au réveil ou après un jeun de quelques heures. Ils disparaissent après administration de glucose ou consommation d’un repas. Parfois le furet a un déplacement ralenti au réveil puis normal après quelques minutes.
Le diagnostic se fait en mesurant le glucose dans le sang après 3 heures de jeun. Il faut au moins deux résultats bas pour pouvoir conclure.
Maladies cardiovasculaires. Cela inclus toutes les maladies du cœur et des vaisseaux sanguins. La cardiomyopathie, ou maladie du muscle cardiaque, est commune chez le furet. Il en résulte une faible circulation sanguine et une oxygénation des tissus assez pauvre. D’autres pathologies cardiaques sont les affections des valves cardiaques, les désordres de la conduction électrique, et les malformations congénitales. Les muscles et le cerveau ont besoin d’un apport en oxygène constant, une circulation sanguine lente peut occasionner des troubles. Les faiblesses dans ce cas apparaissent souvent après un effort. D’autres symptômes sont généralement présents tels qu’un rythme cardiaque faible et irrégulier, une température corporelle plus basse que la normale, les gencives sont bleuâtres pendant les crises de faiblesse. La parésie du train postérieur est donc inconstante en début de maladie.
Une autre pathologie cardiovasculaire rencontrée chez le furet est la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins des pattes arrières. Ceux ci peuvent se former spontanément ou à la suite d’un traumatisme de la veine cave (un gros vaisseau qui ramène le sang de l’organisme vers le cœur). Ce type de traumatisme se produit après un accident (quand on marche sur le furet), après une chirurgie dans cette zone ou si une tumeur comprime cette veine. Un caillot sanguin peut se former dans un vaisseau d’une patte arrière entraînant un arrêt de la circulation sanguine dans cette zone et une perte totale de la fonction du membre. Dans ce cas le problème est entièrement localisé à cette patte, le reste du corps est normal, la patte est beaucoup plus froide que le reste du corps. Généralement au moment de la formation du caillot le furet ressent une forte douleur dans la patte due à l’absence d’oxygénation des tissus. C’est un problème très grave.
Le diagnostic repose sur la radiologie, l’échographie, un ECG.
Anémie. L’anémie n’est pas une maladie mais un symptôme qui se traduit par une baisse des globules rouges (GR) dans le sang. Les GR transportent l’oxygène dans les tissus, ainsi s’il n’y a pas suffisamment de GR les tissus sont en hypoxie (manque d’oxygène) et fonctionnent mal. Le cerveau et les muscles ont un besoin important d’oxygène pour fonctionner. L’anémie peut être provoquée par de nombreuses maladies telles qu’une maladie rénale, une pathologie du foie, du cœur, un traumatisme (hémorragie), un cancer des cellules sanguines, un toxique qui détruit les GR, des infections, une malnutrition, des parasites, des saignements d’ulcères gastriques. L’hyperoestrogénisme de la femelle en chaleurs au cours duquel les oestrogènes en excès dépriment la production de cellules sanguines par la moelle osseuse, entraîne une anémie qui peut être fatale si elle n’est pas traitée. La faiblesse anémique est plus constante que celle provoquée par un insulinome ou une maladie vasculaire et survient généralement lorsque l’animal fait un effort. D’autres signes sont généralement associés comme une pâleur des muqueuses.
Le diagnostic se fait grâce à une analyse de sang et un comptage des cellules qu’il contient. Les causes sont recherchées grâce à des analyses biochimiques, des radiographies, des échographies, des analyses d’urines et des analyses de selles.
Tumeurs surrénaliennes. Cette pathologie induit rarement de faiblesse du train arrière, sauf quand elle est associée à un insulinome. Cependant dans de rares cas la faiblesse peut être attribuée à la tumeur des surrénales. Ainsi la glande est relativement proche de la veine cave qui ramène le sang au cœur. Si la glande est volumineuse, elle exerce une pression sur la veine cave et diminue ainsi le flux sanguin. Il en résulte un manque d’oxygénation des muscles des membres postérieurs et une faiblesse des mouvements de ceux ci. On peut également constater une anémie due à la maladie des surrénales.
Le diagnostic se fait selon plusieurs méthodes incluant les signes cliniques, des tests sanguins hormonaux, des échographies et parfois une exploration chirurgicale.
La maladie aléoutienne. Elle est due à un parvovirus qui provoque une maladie de type immunitaire. Etant donné que beaucoup d’organes différents peuvent être impliqués, une faiblesse du train postérieur ou généralisée peut être notée. La maladie aléoutienne est diagnostiquée par des tests sanguins qui détectent les anticorps du virus. On attend des tests qui permettraient de détecter le virus lui même.
Intoxications. Plusieurs toxiques peuvent entraîner une faiblesse en détruisant des cellules ou en modifiant leur fonctionnement au niveau d’organe variés. Les toxines peuvent être produites par le corps lui même lors de pathologies des reins ou du foie par exemple. Normalement, ces organes éliminent ou neutralisent les déchets métaboliques produits par le corps, mais lorsqu’ils sont malades, les déchets s’accumulent et empoisonnent l’organisme. On constate une intoxication infectieuse lors de septicémie (infection bactérienne généralisée) ou de virémie (infection virale généralisée). Des toxines peuvent également être avalées, inhalées ou absorbées à travers la peau. Il s’agit de métaux lourds, d’insecticides, de rodenticites (mort aux rats), de surdosages médicamenteux, de médicaments humains ou de produits ménagers. Généralement d’autres symptômes sont observés. Le furet est souvent léthargique, déprimé, a peu d’appétit et peut présenter des vomissements et des diarrhées.
Le diagnostic repose sur les commémoratifs et sur la recherche du toxique lui même ou des modifications sanguines qu’il provoque.
En conclusion, le déficit du train arrière est un signe fréquent associé à de nombreuses maladies, il faut donc déterminer la cause exacte de ce symptôme afin de mettre en place le traitement le mieux adapté. Il faut pour cela observer le patient et noter la fréquence et la durée des symptômes. Le vétérinaire doit rechercher toutes les causes possibles.
Épilepsie
L’épilepsie essentielle est très rare chez le furet. Lors de crises convulsives, il faut rechercher une cause sous-jacente, telle qu’une encéphalopathie (maladie cérébrale) d’origine infectieuse ou hépatique, ou une chute du glucose sanguin (hypoglycémie) souvent due à un insulinome.
Maladies de la peau (ou dermatologie)
L’alopécie. C’est une absence de poils, localisée ou généralisée. Chez le furet elle peut être due à une pathologie de la peau, à des carences alimentaires, ou être d’origine hormonale lors d’un hyperoestrogénisme ou d’une maladie des glandes surrénales (voir les maladies dues aux hormones).
Les maladies parasitaires. Les furets peuvent avoir des puces, surtout s’ils sortent à l’extérieur. Ils peuvent aussi être infestés par vos autres animaux de compagnies qui sortent (chien, chat). L’idéal est d’utiliser un anti-parasitaire externe en préventif tous les mois pendant la saison des puces. Il faut aussi traiter l’environnement pour bien maîtriser le problème.
Les tiques sont fréquentes sur les furets qui sortent à la campagne. On applique les mêmes produits anti-parasitaires que chez le chien et le chat.
La gale des oreilles est très fréquente. Elle provoque la fabrication d’un cérumen marron à noirâtre croûteux qui se reforme malgré les nettoyages fréquent. Cependant le cérumen normalement sécrété pas le furet peu avoir les mêmes caractéristiques en particulier chez les animaux entiers, seul un examen microscopique peut permettre un diagnostic de certitude. On applique les mêmes traitements que chez le chien et le chat (voir la fiche les parasites)
La teigne est parfois rencontrée chez le furet, elle provoque des lésions cutanées de forme ronde et parfois inflammatoires. On utilise les mêmes traitements que chez le chien et le chat.
Les infections de la peau. Le furet présente rarement de pyodermites comme chez le chien et le chat. Les infections sont généralement des complications des affections précédemment citées (parasites, maladies hormonales) si elles ne sont pas traitées. Elles résultent souvent de traumatismes (morsures) et se traduisent alors par une pyodermite profonde ou un abcès. C’est le cas par exemple des morsures infligées par les mâles en rut lorsqu’ils attrapent leurs congénères par la peau du cou. Les germes isolés sont souvent Staphylococcus aureus, Pasteurella sp, Escherichia coli.
Le traitement consiste en l’application de soins locaux et l’administration d’antibiotiques.
Les tumeurs. Les tumeurs de la peau sont assez fréquentes chez le furet, ainsi il faut absolument faire analyser toutes les grosseurs que l’on a retirées chirurgicalement.
La plus fréquente se présente sous la forme d’une « verrue » ou lésion en papule, elle s’ulcère et saignotte, une croûte se forme et tombe mais la lésion ne sèche jamais et grossit. C’est un mastocytome unique ou multiple qui peut apparaître n’importe où sur le corps à partir de l’âge de 3 ans. Il faut le retirer chirurgicalement le plus rapidement possible car, bien que rare, des métastases viscérales peuvent être observées à long terme.
On peut également observer des masses bleuâtres sous la peau des furets âgés. Elles se développent plus particulièrement au niveau des glandes préputiales chez le mâle. On peut alors avoir deux types de tumeurs. L’adénome des glandes sébacées dont la croissance est lente et l’adénocarcinome malheureusement plus invasif (métastases) et récidivant.
Il existe aussi une tumeur bénigne cartilagineuse fréquemment localisée au bout de la queue des furets âgés : le chondrome. Il peut prendre un volume important et s’ulcérer. Une exérèse chirurgicale est préférable pour le confort de l’animal.
On peut également observer des fibrosarcomes de localisations diverses mais plus particulièrement sur les membres ou dans la bouche. Il faut les retirer chirurgicalement.
Maladies du système hormonal
Insulinome : c’est un cancer des cellules bêta des îlots de Langerhans du pancréas. Cette pathologie est souvent associée à la pathologie des glandes surrénales surtout aux US. Le pancréas, comme les glandes surrénales, fait partie du système endocrinien qui produit les hormones de l’organisme. Les cellules bêta produisent l’insuline qui permet le passage du glucose du sang circulant vers l’intérieur des cellules. Le diabète est un manque d’insuline qui empêche le passage du glucose vers les cellules, entraînant un taux élevé de glucose dans le sang. L’insulinome, à l’inverse, entraîne une production excessive d’insuline conduisant le glucose hors du sang vers les cellules de manière excessive et rapide, provoquant un taux de glucose circulant anormalement bas. Ceci prive le cerveau et les globules rouges de leur source d’énergie. On observe alors des symptômes d’abord intermittents et discrets tels que des « absences » (l’animal s’arrête et regarde dans le vide), une faiblesse du train arrière. Puis on observe une hypersalivation et des signes de nausées (passe les pattes avant dans sa bouche) ainsi que des tremblements. Puis la maladie évolue provoquant des convulsions et parfois un coma. Les signes sont intermittents car l’organisme parvient à récupérer du glucose, et au début de la maladie la sécrétion d’insuline se fait par période. Les signes peuvent disparaître spontanément car l’organisme réagit en libérant du glucose au niveau du foie. Mais la maladie progresse et le furet est ensuite malade de plus en plus longtemps et de plus en plus fréquemment. Le diagnostic se fait en mesurant le glucose dans le sang après 3 heures de jeun. Il faut au moins deux résultats bas pour pouvoir conclure. Une échographie peut permettre de visualiser les nodules présents sur le pancréas.
Le traitement de choix est la chirurgie afin d’extraire les nodules sécrétant du pancréas, il peut être combiné à un traitement médical. Un régime alimentaire spécial riche en protéines est mis en place également.
La maladie des glandes surrénales : c’est une maladie qui affecte les furets stérilisés surtout. Elle est due à un cancer ou une hyperplasie (simple gonflement) des glandes surrénales, qui sont localisées au sommet de chaque rein. Ces glandes font partie du système endocrinien producteur d’hormones de l’organisme. Pour une raison indéterminée, les glandes surrénales du furet deviennent pathologiques et grossissent, provoquant une gêne par pression sur les tissus avoisinants tels que les reins ou la veine cave, mais surtout produisant des hormones androgènes (hormones sexuelles) de manière excessive. Cette surproduction d’hormones entraîne des signes variés incluant une perte symétrique de poils, une augmentation de l’odeur corporelle, un gonflement de la vulve chez les femelles stérilisées, un retour du comportement de rut chez les mâles stérilisés, une sécheresse du pelage, et des démangeaisons de la peau. Certains mâles développent aussi en gonflement de la prostate qui comprime les conduits urinaires. Ils ont alors des difficultés pour uriner et peuvent se bloquer totalement. Le diagnostic est fondé sur les symptômes, le dosage des hormones sexuelles et une échographie. Attention chez la femelle il faut faire un diagnostic différentiel avec une rémanence ovarienne (persistance d’un morceau d’ovaire malgré la stérilisation).
Il existe des solutions médicales et chirurgicales selon les cas. L’implant de desloreline est une nouvelle forme d’utilisation d’un analogue de la GnRH (Hormone de croissance produite au niveau cérébral), molécule déjà utilisée sous forme d’injection retard dans le traitement de l’affection des glandes surrénales (le lupron ou leuprolide). Il permet de mettre la maladie en sommeil pendant 14 mois en moyenne.
Maladies du système lymphatique
Hypertrophie de la rate (ou splénomégalie). La rate du furet peut grossir et dépasser 10 cm de longueur. C’est un phénomène extrêmement courant chez cet animal. Cela peut se produire à tous les âges.
Dans la plupart des cas c’est une hypertrophie qui répond à un autre problème dans l’organisme ou accompagne une maladie d’ordre général, insulinome, maladie des glandes surrénales, infections, inflammation, présence d’un corps étranger, diarrhée, maladie aléoutienne. Dans seulement 5 à 10% des cas il s’agit d’une pathologie de la rate elle même, généralement un lymphome ou un lymphosarcome.
Dans la plupart des cas il n’y a pas de symptôme. Sinon ce sont principalement ceux de la maladie associée ou des troubles digestifs liés à l’encombrement de l’organe (diarrhées, douleur abdominale, vomissements).
Le diagnostic consiste à rechercher la maladie intercurrente si elle existe. On peut réaliser une analyse des cellules sanguines pour vérifier s’il s’agit d’un lymphome, l’échographie permet de visualiser la texture de l’organe. Le diagnostic de certitude se fait grâce à une biopsie de la rate.
On traite généralement la pathologie en cause, on retire la rate chirurgicalement si elle est gênante ou cancéreuse.
Lymphome (ou cancer du système lymphatique). Le lymphome est un cancer du système lymphatique. Pendant un temps, nous avons pensé que ce cancer pouvait être lié à un virus (comme chez le chat). Cependant cette théorie reste improuvée même si ce sont souvent les furets d’un même groupe qui sont affectés.
Il existe deux formes. Le lymphome ganglionnaire qui atteint les furets âgés, dit à petites cellules, il est d’évolution lente et affecte peu l’animal. Le lymphome d’organe atteint les animaux plus jeunes. Les symptômes varient selon l’organe au sein duquel le système lymphatique est touché. Au début de la maladie, on observe souvent des chutes d’appétit, une léthargie, un affaiblissement. Puis, selon l’organe, on peut avoir des diarrhées, des vomissements, des problèmes respiratoires, des ganglions enflés, une jaunisse, une parésie des postérieurs, une splénomégalie (hypertrophie de la rate).
Le diagnostic se fait à partir d’une analyse de sang qui est parfois modifiée (pas toujours). Des radiographies peuvent permettre de visualiser des masses thoraciques ou abdominales. L’échographie est l’examen de choix pour observer des organes modifiés ou des ganglions internes hypertrophiés. Le diagnostic de certitude repose sur la biopsie d’un organe atteint ou d’un ganglion.
Le traitement doit être chirurgical si c’est possible (retrait d’une masse ou d’un organe atteint) et une chimiothérapie doit suivre. Elle permet dans certains cas une rémission de plusieurs mois. Cependant certains cas sont difficiles à gérer.
D’autres organes peuvent être le siège d’un cancer : le foie, les reins, la rate, les glandes anales, les ovaires, les testicules, les gencives, les os et les poumons. Il existe un traitement chimiothérapique mais le résultat est variable d’un individu à l’autre et dépend du type de cancer.
Pour en savoir plus :
JF Quinton Nouveaux animaux de compagnie : petits mammifères. 2002
- Fayoux Entretien et pathologie médicale du furet domestique comme nouvel animal de compagnie. 1999 Thèse Nantes.
- Williams Ferret Pathiology Notes, DVM
- Brown VeterinaryPartner.com
Article rédigé par Dr Danielle Marien