La paralysie chez le Furet

La faiblesse ou la paralysie du train postérieur est un signe clinique, elle indique un problème mais ce n’est pas une maladie en elle même. Il existe des degrés variables de faiblesse, de modérée avec une démarche instable passagère, à une complète perte de fonctionnement des pattes arrières. Nous allons aborder ce sujet en tentant de faire le tour des maladies et lésions qui peuvent permettre l’expression de ce symptôme. Nous constatons alors que les causes ne sont pas seulement neurologiques mais souvent métaboliques.

Le furet a tendance à exprimer une faiblesse au niveau du train arrière. Ceci est en relation avec son anatomie, son corps long et ses pattes courtes. Lorsqu’il est malade, son énergie et son flux sanguin sont maintenus au niveau des membres antérieurs plus facilement qu’au niveau de son train arrière. C’est à l’avant de l’organisme que se logent les organes vitaux tel que le cœur, le foie, les poumons et le cerveau.

 

Faiblesse ou Paralysie : Déterminer la Cause

Les deux points capitaux dans le diagnostic de cette affection est le recueil des commémoratifs et l’examen clinique. Un facteur important dans l’examen physique est de détecter un déficit des fonctions neurologiques. Les tests neurologique sont simples et vont aider à déterminer s’il s’agit d’un problème neurologique ou non. Malheureusement chez les sujets extrêmement affaiblis la réponse aux tests est parfois très difficile.

L’examen neurologique doit comprendre les tests suivants :

  • Démarche et position : Observer comment le furet se déplace à travers la pièce. On peut observer une simple boiterie, une faiblesse unilatérale (sur un côté seulement) ou les pattes arrières qui traînent.
  • Correction de position : Placer le patient sur le flanc ou sur le dos et regarder à quelle vitesse il reprend une position debout normale.
  • Pincement d’orteil : Pincer fermement la peau entre les orteils pour tester la perception de la douleur. Un furet normal retire vivement le pied et se retourne pour voir ce qui cause cette douleur. S’il y a un problème, on peut noter une absence totale de réaction (la douleur n’est pas perçue), une hyperesthésie ou réaction de sensibilité exagérée du pied, ou on constate que c’est la patte opposée à celle qui est pincée qui réagit.
  • Proprioception : Retourner le pied du furet sur sa face supérieure (le dessus des orteils touche le sol). Un furet normal retourne très rapidement son pied en position normale.
  • Réflexe de placement : C’est un test qui permet de déterminer si le furet sait où il met les pattes lorsqu’il touche une surface. Il est parfois difficile de réaliser ce test et d’en tirer des conclusions. Le furet est porté au dessus de la table et tenu droit, il est alors baissé jusqu’à la table et on lui permet de la toucher. Un furet normal va alors raidir ses muscles et essaie de rester debout. Certains furet danse et saute sur la table. C’est anormal si les membres du furet reste mous.
  • Réflexe patellaire : On tape légèrement le ligament qui rattache la pointe du genou au tibia et on regarde si on obtient un mouvement du bas de la jambe.
  • Tonus du sphincter anal : On touche légèrement le tissu anal avec un objet pointu et on observe si on obtient un tressaillement du sphincter. S’il y a un problème, il n’y a pas de réponse , voir même le muscle sphincter est constamment relâché laissant l’anus ouvert. L’animal souffre alors d’incontinence fécale, il n’est pas conscient de faire des selles. Les muscles vésicaux et urétraux peuvent également être déficients provoquant des fuites urinaires et une atonie de la vessie.

 

Les maladies pouvant enduire une faiblesse du train postérieur.

Maladies neurologiques

Maladies de la moelle épinière. La colonne vertébrale contient la moelle épinière qui est un tube composé d’un ensemble de nerfs qui relient le cerveau au reste du corps. Toute maladie qui perturbe le flux électrice qui circule le long de la moelle épinière peut provoquer une faiblesse des membres de degré variable. Ces maladies sont la hernie discale (protubérance d’un disque intervertébral en direction de la moelle épinière) qui comprime la moelle épinière, un cancer d’une vertèbre, des malformations congénitales de la moelle ou un traumatisme de la colonne vertébrale. Le déficit peut aller d’une simple faiblesse à une paralysie complète et concerner un ou les deux côtés du corps. Ce type de lésion donne des symptômes constants et non transitoires comme dans le cas d’un insulinome ou d’une pathologie vasculaire. On peut parfois mettre en évidence une douleur au niveau du traumatisme vertébral.

Le diagnostic d’une affection de la moelle épinière se fait à partir de l’examen neurologique, des radiographies ou une myélographie (injection d’un produit de contraste dans le canal rachidien afin de révéler une interruption de celui ci sur une radio).

Maladies cérébrales. Le cerveau est un organe complexe qui coordonne les fonctions neurologiques de l’organisme. Les signes d’une affection neurologique varient beaucoup en fonction de la zone cérébrale atteinte. Ces pathologies incluent des malformations congénitales, un traumatisme, un cancer, des accidents cardiovasculaires (attaques cérébrales), des infections ou des parasites. Elles induisent généralement d’autres symptômes en plus de la parésie du train postérieur tels que des pertes d’équilibre, la tête penchée, une cécité (perte de la vue), une changement de comportement, des tremblements, ou un coma. La parésie du train postérieur est un symptôme quasiment constant lors d’atteinte cérébrale.

Le diagnostic repose sur l’examen neurologique et sur la possibilité de réaliser des examens sophistiqués que sont le scanner ou la l’IRM.

Fractures des membres postérieurs ou du bassin. C’est une pathologie des os généralement causée par un traumatisme, mais elle peut aussi affecter les nerfs qui sont proches de la fracture. Un cancer des os ou des déficiences nutritionnelles peuvent également occasionner des faiblesses à l’origine de fractures. Une contusion ou une déchirure d’un muscle ou d’un ligament au niveau des pattes arrières peut être à l’origine d’un dysfonctionnement. Dans ce cas il y a toujours une douleur plus ou moins importante dans la zone concernée, ainsi d’une déformation ou une gonflement.

Le diagnostic est radiologique.

 

Maladies non neurologiques

Insulinome. Ce cancer des cellules bêta du pancréas provoque de manière intermittente une chute du taux de glucose dans le sang à cause d’une sécrétion anormalement élevée d’insuline. La baisse de glucose prive le cerveau et les muscles de la source d’énergie indispensable à leur fonctionnement. Cela se traduit pas une faiblesse musculaire et une diminution d’activité. L’organisme essaie de répondre à cette déficience et produit plus de glucose au niveau du foie. Les symptômes disparaissent spontanément (sans traitement) au début de la maladie. Lorsque la maladie s’aggrave il est alors plus difficile pour le furet de sortir de la crise d’hypoglycémie et il peut tomber dans le coma. On constate donc que la faiblesse des postérieurs lors d’un insulinome est non constante et varie en intensité. Les symptômes se remarquent plus souvent au réveil ou après un jeune de quelques heures. Ils disparaissent après administration de glucose ou d’un repas. Parfois le furet a un déplacement ralenti au réveil puis normal après quelques minutes.

Le diagnostic se fait en mesurant le glucose dans le sang après 2 ou 3 heures de jeûne. Il faut au moins deux résultats bas pour pouvoir conclure.

Maladies cardiovasculaires. Cela inclus toutes les maladies du cœur et des vaisseaux sanguins. La cardiomyopathie, ou maladie du muscle cardiaque, est commune chez le furet. Il en résulte une faible circulation sanguine et une oxygénation des tissus assez pauvre. D’autres pathologies cardiaques sont les affections des valves cardiaques, les désordres de la conduction électrique, et les malformations congénitales. Les muscles et le cerveau ont besoin d’un apport en oxygène constant, une circulation sanguine lente peut occasionner des troubles. Les faiblesses dans ce cas apparaissent souvent après un effort. D’autres symptômes sont généralement présents tels qu’un rythme cardiaque faible et irrégulier, une température corporelle plus basse que la normale, les gencives sont bleuâtres pendant les crises de faiblesse. La parésie du train postérieur est donc inconstante en début de maladie.

Une autre pathologie cardiovasculaire rencontrée chez le furet c’est la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins des pattes arrières. Ceux ci peuvent se former spontanément ou à la suite d’un traumatisme de la veine cave qui est un gros vaisseau qui ramène le sang de l’organisme vers le cœur. Ce type de traumatisme se produit après un accident (quand on marche sur le furet), après une chirurgie dans cette zone ou si une tumeur comprime cette veine. Un caillot sanguin peut se former dans un vaisseau d’une pattes arrière entraînant un arrêt de la circulation sanguine dans cette zone et une perte totale de la fonction du membre. Dans ce cas le problème est entièrement localisé à cette patte, le reste du corps est normal, la patte est beaucoup plus froide que le reste du corps. Généralement au moment de la formation du caillot le furet ressent une forte douleur dans la patte qui est due à l’absence d’oxygénation des tissus. C’est un problème très grave.

Le diagnostic repose sur la radiologie, l’échographie, un ECG.

Anémie. L’anémie n’est pas une maladie mais un symptômes qui se traduit pas une baisse des globules rouges (GR) le sang. Les GR transportent l’oxygène dans les tissus, ainsi s’il n’y a pas suffisamment de GR les tissus sont en hypoxie (manque d’oxygène) et fonctionnent mal. Le cerveau et les muscles ont un besoin important d’oxygène pour fonctionner. L’anémie peut être provoquée par de nombreuses maladies tels qu’une maladie rénale, une pathologie du foie, du cœur, un traumatisme (hémorragie), un cancer des cellules sanguines, un toxique qui détruit les GR, des infections, une malnutrition, des parasites, des saignements d’ulcères gastriques. L’hyperoestrogénisme de la femelle en chaleurs au cours duquel les oestrogènes en excès déprime la production de cellules sanguines par la moelle osseuse, entraîne une anémie qui peut être fatale si elle n’est pas traitée. La faiblesse anémique est plus constante que celle provoquée par un insulinome ou une maladie vasculaire et survient généralement lorsque l’animal fait un effort. D’autres signes sont généralement associés comme une pâleur des muqueuses.

Le diagnostic se fait grâce à une analyse de sang et un comptage des cellules qu’il contient. Les causes sont recherchées grâce à des analyses biochimiques, des radiographies, des échographies, des analyses d’urines et des analyses de selles.

Tumeurs surrénaliennes. Cette pathologie induit rarement de faiblesse du train arrière, sauf quand elle est associée à un insulinome. Cependant dans de rare cas la faiblesse peut être attribuée à la tumeur des surrénales. Ainsi la glande est relativement proche de la veine cage, qui ramène le sans au cœur. Si la glande est volumineuse, elle exerce une pression sur la veine cave et diminue ainsi le flux sanguin. Il en résulte un manque d’oxygénation des muscles des membres postérieurs et une faiblesse des mouvements de ceux ci. On peut également constater une anémie due à la maladie des surrénales.

Le diagnostic se fait selon plusieurs méthodes incluant les signes cliniques, des tests sanguins hormonaux, des échographies et parfois une exploration chirurgicale.

La maladie aléoutienne. Elle est due à un parvovirus qui provoque une maladie de type immunitaire. Etant donné que beaucoup d’organes différents peuvent être impliqués, une faiblesse du train postérieur ou généralisée peut être notée. La maladie aléoutienne est diagnostiquée par des tests sanguins qui détectent les anti-corps du virus. On attend des tests qui permettraient de détecter le virus lui même.

Intoxications. Plusieurs toxiques peuvent entraîner une faiblesse en détruisant des cellules ou en modifiant leur fonctionnement au niveau d’organe variés. Les toxines peuvent être produites par le corps lui même lors de pathologie des reins ou du foie par exemple. Ces organes normalement éliminent ou neutralisent les déchets métaboliques produits par le corps, mais lorsqu’ils sont malades ces déchets s’accumulent et empoisonnent l’organisme. On constate une intoxication infectieuse lors de septicémie (infection bactérienne généralisée) ou de virémie (infection virale généralisée). Des toxines peuvent également être avalées, inhalées ou absorbées à travers la peau. Il s’agit de métaux lourds, d’insecticides, de rodenticites (mort aux rats), de surdosages médicamenteux, de médicaments humains ou de produits ménagers. Généralement d’autres symptômes sont observés. Le furet est souvent léthargique, déprimé, a peu d’appétit et peut présenter des vomissements et des diarrhées.

Le diagnostic repose sue les commémoratifs et sur la recherches dans le sang de modifications sanguines du au toxique ou du toxique lui même.

 

Conclusion

Le déficit du train arrière est un signe fréquent associé à de nombreuses maladie il faut donc déterminer la cause exacte de ce symptôme afin de mettre en place le traitement le mieux adapté. Il faut pour cela observer le patient et noter la fréquence et la durée des symptômes. Le vétérinaires doit rechercher toutes les causes possibles.